Emoi, Emoi et Moi…
Jacques Dutronc pourrait nous refaire la chanson.
La générosité des uns est une offense aux autres.
La sensibilité à une cause serait la négation des autres causes.
L’importance d’un don serait ostentatoire.
Un don munificent serait assorti d’intentions mesquines
SI être riche est honteux, alors la plus vaste majorité des Français devraient avoir honte.
Au nom de tous ces enfants qui meurent de déshydratation, de faim, dans des pays où posséder 10 euros est une fortune, 100 euros une opulence, beaucoup de Français sont milliardaires.
Faut-il donc reprocher à ceux qui défendent la cause animale de ne pas s’occuper des enfants, des vieux, des SDF ?
Devrait-on s’indigner parce que certains plantent des fleurs alors que d’autres font les poubelles ?
Il semble que beaucoup se réclamant de justice sociale, d’équité, s’émeuvent de l’émoi suscité par la catastrophe de Notre-Dame, le trouvant déplacé, source d’injustice et de « marketing » des riches.
Les riches n’ont pas besoin de la reconnaissance des moins riches.
L’indécence n’est pas de faire don de millions pour restaurer Notre-Dame ; l’indécence est de vomir injustement ses frustrations égoïstes au nom d’une idée de justice contrefaite, en parfaite hypocrisie.
Les plus véhéments sont ceux qui cultivent sans vergogne le fonds de commerce de la misère sociale.
Cette misère que les riches qui donnent du travail à beaucoup ne comprendraient pas, alors que les moustachus en vivent et même très bien.
Cette misère qui est la source de beaux discours enflammés, qui profite aux professionnels de la revendication et aux bien-pensants misérabilistes.
Cette misère qu’aucun milliardaire ne peut empêcher, mais dont beaucoup s’occupent en parfaite discrétion. S’ils étaient moins discrets, on les accuserait d’infatuation.
La lancinante sonate des donneurs de leçons incapables de changer de clé est aussi inopportune qu’importune. Car sur le fond, ce ne sont pas les millions pour Notre-Dame qui dérangent, c’est la leçon donnée par ces « riches ».
La médiocrité et sa compagne, la bêtise, sont infinies.
Le Parrhésiaste.